Nouveau coup de tonnerre dans la sphère politico-judiciaire française : Nicolas Sarkozy, ancien président de la République, a été condamné ce jeudi à cinq ans de prison ferme pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen présumé de sa campagne présidentielle de 2007.
La décision, rendue par le tribunal correctionnel de Paris, est historique. C’est la première fois sous la Ve République qu’un ancien chef de l’État est condamné à une peine d’emprisonnement ferme avec mandat de dépôt immédiatement exécutoire, bien que différé.
Concrètement, Sarkozy ne sera pas incarcéré sur-le-champ. Il doit être convoqué dans un délai d’un mois par le parquet, qui lui notifiera la date exacte de son incarcération. Et surtout, un éventuel appel ne suspendra pas l’exécution de la peine, une mesure rare pour une figure de ce rang.
Cette condamnation intervient au terme d’une longue enquête ouverte en 2013, et fondée sur des soupçons de financement occulte par le régime de Mouammar Kadhafi. Durant le procès, plusieurs témoignages accablants et éléments matériels ont contribué à la lourdeur de la sentence.
L’ex-président, qui continue de clamer son innocence, n’a pas tardé à annoncer son intention de faire appel, dénonçant une décision « politique » et « infondée ». Ses avocats ont fustigé une justice « à deux vitesses » et évoquent un combat judiciaire qui « ne fait que commencer ».
Cette affaire, qui ébranle durablement la vie politique française, jette une ombre sur l’héritage de Nicolas Sarkozy et pose une nouvelle fois la question de l’éthique dans le financement des campagnes électorales au plus haut niveau de l’État.
