Dans la nuit du 7 au 8 mars 2025, le village de Mavivi/Ngité, situé sur l’axe routier Beni-Oicha dans la province du Nord-Kivu, a été le théâtre d’une attaque sanglante perpétrée par les rebelles des Allied Democratic Forces (ADF). Bilan provisoire : cinq personnes ont perdu la vie, plusieurs autres ont été blessées et sept enfants sont portés disparus. Cet acte de violence survient dans une zone supposée sécurisée, malgré la présence des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de l’Uganda People’s Defence Force (UPDF), suscitant colère et inquiétude parmi la population locale.
L’attaque s’est déroulée dans le quartier de Kavingazi, situé dans la localité de Ngité 1er. Selon les témoignages recueillis sur place, la majorité des victimes ont été abattues par balles. Parmi les atrocités commises, une femme a été brûlée vive dans sa maison, réduite en cendres par les assaillants. Les rebelles ont également pillé des biens et emporté quatre motos, privant les habitants de moyens de subsistance essentiels. Enfin, la disparition de sept enfants ajoute une dimension particulièrement tragique à cette attaque, plongeant les familles dans l’angoisse.
Les habitants de Mavivi/Ngité, qui commençaient à peine à retourner dans leurs foyers après des mois d’insécurité, se retrouvent une nouvelle fois plongés dans le désarroi. Les forces de sécurité sont arrivées sur les lieux samedi matin, mais leur présence a été jugée insuffisante par la population. Les villageois dénoncent un manque de patrouilles et de mesures préventives, malgré les alertes répétées concernant des mouvements suspects dans la région.
Cette attaque s’inscrit dans un contexte déjà marqué par une recrudescence de violences dans la région. Au cours des deux derniers mois, 36 civils ont été tués dans des attaques similaires, selon des sources locales. La société civile du Nord-Kivu dénonce un relâchement des opérations militaires et une incapacité à prendre en compte les informations fournies par les communautés locales. Ces dernières semaines, plusieurs alertes avaient été lancées concernant des mouvements suspects de groupes armés, mais elles semblent être restées sans suite.
Un appel à l’action et à la protection des civils
Face à cette situation, la société civile et les habitants de Mavivi/Ngité appellent à un renforcement urgent des mesures de sécurité. Ils exigent une réponse plus efficace des FARDC et de leurs alliés pour protéger les civils et mettre fin à l’impunité des groupes armés. Par ailleurs, des voix s’élèvent pour demander une meilleure coordination entre les forces de sécurité et les communautés locales, afin de prévenir de futures attaques.
L’attaque de Mavivi/Ngité rappelle une fois de plus l’extrême vulnérabilité des populations civiles du Nord-Kivu face à la violence des groupes armés. Alors que la région peine à retrouver une stabilité durable, cet incident souligne la nécessité d’une réponse militaire plus robuste et d’une prise en compte accrue des alertes locales. Les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux sont appelés à redoubler d’efforts pour protéger les civils et rétablir la sécurité dans cette zone en proie à des violences récurrentes.
