La situation sécuritaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), en particulier dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, demeure extrêmement préoccupante. Face à la recrudescence des activités des groupes armés, dont le Mouvement du 23 mars (M23), Assa Mahamba, point focal de la Réserve Armée pour la Défense (RAD) à Butembo et leader du Front Nord, a réaffirmé son opposition catégorique à toute forme de négociation entre le gouvernement congolais et le M23.
Dans une déclaration percutante, Assa Mahamba a dénoncé les conséquences désastreuses qu’aurait une telle initiative. Selon lui, dialoguer avec le M23, un groupe armé responsable de massacres, de déplacements massifs de populations et de destructions dans la région, reviendrait à légitimer leurs actions criminelles et à perpétuer un cycle de violence et d’impunité.
« Toute négociation directe du gouvernement congolais avec les terroristes du M23, qui continuent à endeuiller nos familles, constituera une menace permanente pour les enfants du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri en particulier, et de la RDC en général. Chers jeunes du Kivu et de l’Ituri, levons-nous pour empêcher ce plan suicidaire qui veut consacrer l’impunité et le cycle de violence dans notre pays. Trop c’est trop, l’heure est venue d’en finir avec les aventures de Kagame sur notre sol. »
Les propos d’Assa Mahamba reflètent l’exaspération grandissante des communautés locales, qui subissent depuis des années les exactions du M23 et d’autres groupes armés. Le Front Nord, mouvement dont il est l’une des figures de proue, considère que toute forme de dialogue avec le M23 serait non seulement une trahison envers les victimes, mais aussi une capitulation face à l’agression extérieure. Pour Mahamba et ses partisans, la solution passe par une réponse militaire ferme et une coopération régionale renforcée pour neutraliser définitivement les groupes armés.
Un contexte régional complexe
Le M23, dont les origines remontent à 2012, est régulièrement accusé d’être soutenu par des forces extérieures, notamment le Rwanda. Cette accusation, bien que démentie par Kigali, alimente les tensions entre la RDC et ses voisins. Les récentes avancées du M23 dans certaines zones du Nord-Kivu ont exacerbé les craintes d’une escalade du conflit, tandis que les appels à une intervention internationale se multiplient.
Dans ce contexte, la position d’Assa Mahamba et du Front Nord s’inscrit dans une logique de résistance et de refus de toute concession à des groupes armés. Ils estiment que la priorité doit être donnée à la protection des civils, à la restauration de l’autorité de l’État et à la justice pour les victimes.
Assa Mahamba a lancé un appel vibrant à la jeunesse du Kivu et de l’Ituri pour qu’elle se mobilise contre ce qu’il qualifie de « plan suicidaire ». Selon lui, seule une unité nationale et une détermination sans faille permettront de mettre un terme à l’instabilité chronique dans l’Est du pays. Son discours, teinté de colère mais aussi d’espoir, résonne fortement auprès des populations locales, qui aspirent à la paix et à la stabilité.
Alors que la RDC traverse une période critique, les déclarations d’Assa Mahamba rappellent l’urgence de trouver des solutions durables pour mettre fin à la violence et garantir la sécurité des millions de Congolais affectés par ce conflit.
