Un total de 260 militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), précédemment détenus à la prison urbaine de Butembo, ont été transférés vers le centre de recyclage et de reconditionnement de Nyaleke, situé à l’est de la ville de Beni. Ces soldats font partie des 300 militaires arrêtés en février dernier à Butembo après avoir déserté le front dans le territoire de Lubero.
Ces militaires ont été interpellés à la suite de pillages survenus entre le 21 et le 23 février dans les localités de Kimbulu et Musienene, actes qui leur ont été imputés. Pour empêcher que de tels actes de vandalisme ne se reproduisent à Butembo, l’Auditorat militaire a mis en place des mesures strictes.
Le Major Magistrat Mkuwa Milosi Georges, auditeur militaire de Butembo, a détaillé la stratégie déployée :
« Pour éviter que ces actes de vandalisme ne soient commis dans la ville de Butembo, l’Auditorat militaire a positionné ses hommes à la barrière de Kyambogho pour intercepter les fuyards avant leur entrée dans la ville. D’autres éléments ont été postés à la barrière de Kangote afin de s’assurer qu’aucun butin de pillage ne soit introduit. Parallèlement, une équipe mobile patrouillait dans la ville chaque nuit pour intercepter ceux qui tenteraient d’entrer par d’autres voies. »
Après plusieurs jours de détention, les 260 militaires ont été transférés de la prison de Butembo vers le centre de Nyaleke à Beni pour y suivre un programme de recyclage et de reconditionnement. Selon le Major Magistrat Mkuwa Milosi Georges, parmi les 300 militaires arrêtés, 55 ont déjà été condamnés lors d’une audience de flagrance à Musienene. Avant cette opération, 78 détenus avaient déjà été déplacés de la prison de Lubero vers celle de Kakwangura, ce qui avait exacerbé la surpopulation carcérale à Butembo.
Le transfert de ces 260 militaires a permis d’alléger la pression sur la prison de Kakwangura, déjà surpeuplée. Selon les dernières données, cette prison abritait 1 693 détenus au 6 mars dernier, dont 31 femmes et 5 nourrissons. Cette mesure vise non seulement à désengorger les établissements pénitentiaires, mais aussi à offrir à ces militaires une chance de se réintégrer de manière constructive dans les rangs de l’armée.
Le recyclage et le reconditionnement des militaires à Nyaleke représentent une étape cruciale pour renforcer la discipline et la cohésion au sein des FARDC. Cette initiative pourrait également contribuer à restaurer la confiance entre les forces armées et les populations civiles, souvent victimes des exactions commises par certains éléments indisciplinés.
