Lundi 10 mars, une délégation conjointe des évêques de la CENCO et de l’ECC a été reçue par le Président angolais Joao Lourenço à Luanda. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la campagne “Pacte social pour la paix et le bien-vivre ensemble dans les Grands Lacs”, une initiative visant à promouvoir la stabilité et la réconciliation dans la région.
Après le lancement officiel de cette campagne à Lubumbashi, les évêques poursuivent leur mission diplomatique à travers plusieurs capitales africaines et européennes. Leur objectif : mobiliser un large soutien en faveur de la paix en RDC et dans les pays voisins, durement affectés par des conflits récurrents.
Dirigée par Monseigneur Fulgence Muteba Mugalu et le Révérend pasteur André Bokondua, la délégation a présenté à Joao Lourenço les grandes lignes du Pacte social. Ce plan en trois étapes propose une approche structurée pour sortir la région du cycle de violences et favoriser un avenir plus stable.
Les évêques ont déjà rencontré plusieurs dirigeants de la région, dont Paul Kagame (Rwanda), William Ruto (Kenya) et Yoweri Museveni (Ouganda). Ces consultations visent à obtenir l’adhésion des États concernés et à renforcer la coopération régionale en matière de sécurité et de développement.
Selon Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la CENCO, le Pacte repose sur trois étapes clés : l’organisation d’ateliers citoyens pour définir des solutions concrètes, un Forum du Consensus National pour sceller des engagements communs et, enfin, une conférence internationale sous l’égide des grandes organisations régionales et internationales.
Plusieurs commissions thématiques ont été mises en place pour traiter des questions essentielles, telles que la sécurité, l’économie, la justice, les infrastructures et la culture de la paix. Ces groupes d’experts auront la lourde tâche d’élaborer des propositions pragmatiques adaptées aux réalités locales.
L’un des objectifs majeurs du Pacte est d’aboutir à un “Traité du bon voisinage”, un accord structurant qui garantirait des relations pacifiées entre les États des Grands Lacs. La délégation espère que cette initiative servira de base pour des engagements solides en matière de gouvernance et de développement.
Les évêques insistent sur l’urgence d’un soutien international. Ils appellent l’Union Africaine, la SADC, l’EAC et la CIRGL à s’impliquer activement dans cette démarche. Des démarches seront également entreprises auprès des Nations Unies et des grandes puissances mondiales pour garantir une mobilisation globale.
Face à une RDC meurtrie par les conflits, ce projet se veut une véritable feuille de route pour un avenir plus serein. La réponse des différents acteurs sollicités, dont le Président Lourenço, sera déterminante pour la suite des négociations.
La délégation poursuit son périple diplomatique avec l’espoir que cette dynamique aboutira à une prise de conscience collective. Si le chemin vers la paix est encore long, les évêques congolais veulent croire qu’une solution durable est possible grâce à l’engagement de tous.
