Les Wazalendo, ces groupes de volontaires censés défendre les populations en collaboration avec l’armée régulière, font aujourd’hui face à une vague de critiques. Si leur présence avait été initialement saluée comme une réponse à l’insécurité grandissante dans certaines régions, leur comportement sur le terrain suscite désormais un mécontentement général.
Dans plusieurs localités, la population exprime son ras-le-bol face aux tracasseries et abus de pouvoir commis par certains de ces combattants. Des accusations graves de comportements répréhensibles ont été portées contre eux, érodant la confiance initialement placée en ces forces locales.
Les critiques ne viennent pas uniquement de la population. L’UPDF (armée ougandaise) a également dénoncé la présence d’enfants armés dans certaines zones, appelant les parents à prendre leurs responsabilités en élevant leurs enfants loin de ces dérives. De son côté, l’Administrateur du territoire n’a pas tardé à condamner la trahison de certains Wazalendo qui ont fait allégeance au M23, un groupe armé considéré comme un ennemi.
Cette situation intervient dans un contexte de défection importante, notamment celle du Général Kasereka Kabido, commandant du groupe AFPP/AP, qui a rejoint les rangs du M23, exacerbé davantage la méfiance et la division au sein des Wazalendo. Alors que certains expriment leur frustration, d’autres comme un ancien député mobilisent les Wazalendo à rejoindre des centres de formation pour se structurer et offrir une meilleure alternative dans la défense de la nation.
Dans ce climat d’incertitude et de confusion, la question de l’avenir des Wazalendo se pose avec acuité. Entre discipline et dérapages, leur rôle dans la sécurité et la stabilité du pays est aujourd’hui plus que jamais remis en question.
ANELKA VUTSUMBIRE
