Le conflit armé mené par le groupe rebelle M23 a gravement perturbé le secteur éducatif dans le territoire de Lubero, entraînant une interruption des cours pendant plus de deux semaines. Face à cette situation critique, le colonel Kiwewa Mitela Alain, administrateur militaire de la région, a lancé un appel urgent aux enseignants, parents et élèves, les exhortant à reprendre le chemin de l’école dès ce lundi 10 mars 2025. L’objectif est de rattraper le temps perdu et d’éviter une année blanche, qui aurait des conséquences désastreuses pour l’avenir des élèves et de la région.
Lors d’une interview accordée à la rédaction d’Osmose-infos, dimanche 9 mars dernier, le colonel Kiwewa Mitela Alain a tenu à rassurer la population, affirmant que la situation sécuritaire dans la zone était relativement stable. « Nous avons pris des mesures pour garantir la sécurité des écoles et des élèves. Il est crucial que les enfants reprennent leurs études sans délai », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur la responsabilité des parents, les encourageant à envoyer leurs enfants à l’école dès la reprise des cours.
Cependant, malgré ces assurances, le contexte reste précaire. Une grande partie du territoire de Lubero est toujours sous le contrôle des rebelles du M23, et les tensions persistent. Seules quelques zones, comme Lubero Centre et la ville commerciale de Butembo, restent sous le contrôle des forces loyalistes. Cette situation complexe soulève des inquiétudes quant à la faisabilité d’une reprise effective des cours dans l’ensemble du territoire.
Les acteurs locaux, notamment les organisations de la société civile et les représentants des enseignants, ont exprimé leurs préoccupations. Ils réclament des garanties supplémentaires en matière de sécurité et un soutien accru pour les écoles, notamment en termes de fournitures scolaires et d’infrastructures, afin de faciliter une reprise durable des activités éducatives.
En dépit des défis, l’appel du colonel Kiwewa Mitela Alain reflète une volonté de préserver l’éducation, pilier essentiel du développement de la région. La communauté internationale et les organisations humanitaires sont également appelées à se mobiliser pour soutenir les efforts locaux et éviter que les enfants de Lubero ne soient privés de leur droit à l’éducation.
La reprise des cours représente un pas crucial vers la normalisation, mais elle nécessitera une coordination renforcée entre les autorités, les forces de sécurité et la population pour garantir un environnement propice à l’apprentissage.
Anelka VUTSUMBIRE
