Une tension palpable s’installe entre les miliciens Wazalendo et une partie de la hiérarchie militaire congolaise. Selon des informations exclusives recueillies sur le terrain, les Wazalendo actifs dans les territoires de Mwenga et Shabunda ont officiellement saisi les plus hautes autorités militaires du pays.
Dans une lettre adressée au président de la République et au chef d’état-major général des FARDC, ces groupes armés dits “patriotes” réclament le remplacement immédiat du commandant Tshihutu Vela, à la tête du régiment 3306.
Les signataires accusent le commandant Vela de s’accaparer des armes et munitions destinées aux opérations conjointes, ainsi que de détourner une rétrocession mensuelle de 48 000 dollars américains censée revenir aux miliciens intégrés dans le cadre des efforts de sécurisation locale.
Plus grave encore, ces pratiques présumées se feraient avec la complicité d’Albert Foka Maik, ancien ministre provincial de l’Intérieur du Sud-Kivu, cité nommément dans la lettre comme co-auteur de ces malversations.
Cette dénonciation intervient dans un contexte déjà tendu. Les Wazalendo, officiellement engagés aux côtés des FARDC dans la lutte contre les groupes armés étrangers et locaux, jouent un rôle stratégique dans les zones rurales du Sud-Kivu. La perte de confiance envers un haut gradé comme Tshihutu Vela pourrait fragiliser la coopération entre les forces régulières et ces acteurs armés locaux.
Des observateurs craignent que, faute de réponse rapide des autorités centrales, cette fronde ouverte n’ouvre la voie à des actes de désobéissance, voire à un retour à l’hostilité entre ex-miliciens et FARDC.
Jusqu’à présent, ni le ministère de la Défense, ni l’état-major général n’ont réagi officiellement à cette requête. Mais selon des sources militaires bien introduites, le dossier est désormais sur la table du commandement central et pourrait faire l’objet d’une enquête interne.
