De 1977 jusqu’à nos jours, Koffi Olomide compte plus de 40 ans de carrière dans la musique. Connu sous le Pseudo de Koffi Olomide, cet artiste musicien congolais porte le nom d’Antoine Christophe Agbepa Mumba, dans sa vraie identité.
Celui qui continue d’assurer la production des jeunes artistes, de nos jours, grâce à son label Koffi Central, a d’abord ouvert sa carrière sous la casquette d’un parolier, c’est-à-dire celui qui conçoit des textes de musique pour d’autres artistes. Revenu à Kinshasa, aux milieux des années 70 pour ses vacances scolaires, il écrit des chansons et les vend à des artistes de la scène zairoise. Découvert par Papa Wemba, Koffi Olomide évolue ainsi dans l’ecriture avant de basculer vers la composition et l’interprétation des chansons. L’une de ses premières chansons titrée Onia ne connaîtra pas de succes. Malgré cela, il poursuivit son chemin. Son titre Synza, publié en 1977 avec la participation de Papa Wemba et King Kester Emeneya, lui confère une forte notoriété alors qu’il est tout juste à ses débuts. Grâce à cette chanson, il est proclamé meilleur auteur-compositeur et interprète du Zaire. Il est aussi consacrée meilleure vedette de la chanson zaïroise grâce à son titre ‹‹ Bien aimé Anibo ››. Il produit plusieurs autres titres, à savoir : Diva, Ngobila, Henriquet, Elle et moi, etc. En 1979, il lance sa première compilation Ndjoli qui regroupe ses premières chansons. Neuf ans plutard, soit en 1986, Koffi Olomide parvient à créer son propre orchestre dénommé ‹‹ Quartier Latin ››. A cette époque, il n’avait que 30 ans d’âge car selon les données biographiques, il est né le 13 juillet 1956, à Kisangani, l’une des villes de la République Démocratique du Congo.

Koffi Olomide, plus qu’une légende, demeure l’icône de la musique congolaise
Cette icône légendaire de la musique congolaise enregistre, à son compte, 28 albums studio. Sept de ses albums sont le fruit de son orchestre ‹‹ Quartier Latin ›› alors que les 18 autres sont produits en live. Notons qu’un album restant est le résultat d’une collaboration avec Papa Wemba. Koffi Olomide, avec plus de 300 chansons, reste le premier artiste négro-africain à jouer et même à remplir la salle de Bercy en France. Il est également le seul artiste congolais à avoir été cité dans les 1001 albums que vous devez écouter avant de mourir. Son album Effrakata, publié dans les années 2000 lui permet d’obtenir 4 Kora Awards durant l’édition de 2002. Retenons qu’il en compte 7 au total.
Dans ses actifs, il compte également un label musical dénommé Koffi Central depuis 2013.
Koffi Olomidé décide de se retirer de la scène musicale sans avoir perdu totalement le goût de se produire.
L’homme de volte-face où l’homme des inattendus, qui sait le définir vraiment ? Alors qu’il avait annoncé en 2015 son retrait de la scène de production musicale à l’issue de la publication de son supposé ‹‹ dernier album ›› dénommé ‹‹ 13 apôtres ›› ; Koffi Olomide est revenu de force et contre toute attente avec deux autres albums notamment Nyataquance et Légende.
Koffi Olomide, dans sa vraie vie est un homme lettré.
Fils de maman Amy Angélique Muyonge, décédée l’an dernier, et de papa Charles Agbepa, Koffi Olomide obtient son diplôme d’État alors qu’il est encore très jeune, soit 18 ans d’âge. Il prend le chemin de l’Europe où il va poursuivre ses études à l’université de Bordeaux, en France. Désireux de devenir athlète de football, son attrait pour la musique va le supplanter jusqu’à lui faire changer d’avis. Il est un grand amoureux de la rumba congolaise, tenue à l’époque par des gens comme : Grand Kale, Franco Luambo, Vicky Longomba, Tabu Ley Rochereau, son grand mentor. Il apprit très tôt, dès l’âge de 13 ans, à jouer à la guitare sous l’aide d’un de ses voisins du quartier.
Notons que Koffi Olomide et sa famille ont d’abord habité la Commune de Lemba à Kinshasa capitale de la République Démocratique du Congo avant de déménager vers la Commune de Lingwala à l’année 1973.
En 1980, Antoine obtient son diplôme universitaire en sciences commerciales. Son mémoire était intitulé de la manière suivante : La commercialisation des matières premières minières du Zaïre, un atout pour celui-ci ? Il revient au pays et ne trouve aucun emploi, il décide de regagner l’Europe. C’est à partir de là qu’il entame sa carrière musicale.
Koffi Olomide et les détours de sa véritable carrière
Sa collaboration, quelques années plutôt avec Papa Wemba lui attribue une notoriété incontestée. En 1983, il sort son premier véritable album intitulé Ngounda. Cet album est enregistré à Bruxelles, en Belgique par Roland Leclerc. Il y fait appel à Josky Kiambukuta, un artiste du Tout Puissant OK Jazz de Franco Luambo. D’après les informations reçues de certaines sources, cet album avait une meilleure qualité que ses précédents albums (N’djoli) puisque l’œuvre d’un studio plus moderne. Koffi lui-même qualifie cet album de ‹‹ sa première véritable expérience ›› dans un studio professionnel. Bien que cela, l’album ne parvient pas à cartonner. Koffi lance en suite son deuxième album Lady Bo qui connait la participation de King Kester Emeneya.
Malgré ses trois premières œuvres, l’on renseigne que la carrière de Koffi Olomide est véritablement lancée en 1985 avec la sortie de l’album Diva. Il développe un style beaucoup plus accrocheur aux filles plutôt qu’aux hommes. Ce style est appelé Tcha Tcho (ou Soukous Love).
Une année plutard, soit en 1986, l’album Ngobila suivra sans connaître beaucoup de succès.
Il rencontre un épisode sombre qui secoue sa carrière en 1987 lorsque les rumeurs selon lesquelles il serait mort du SIDA occupent l’audience. Pour réagir à ce sujet, il compose la chanson Ngulupa. Il cite dans la chanson : bomoni te, boyoki yango, tika kotuba koloba, tuba tuba eza mabe (entendez : vous n’avez rien vu mais seulement entendu, arrêtez de parler de choses que vous ne connaissez pas, la diarrhée verbale est une mauvaise chose).

Dans cette même année, il publie son premier album ‹‹Rue d’amour›› qui comporte au moins six titres inédits. Cet album est réédité en support CD par Sonodisck en 1992 sous de Golden Star dans Stephie.
Koffi Olomide recouvre un énorme succès à partir de 1988 avec son album Henriquet, le nom de la miss du Congo élue en cette même année. ‹‹ Il devient dès lors un phénomène dans le milieu musical des deux Congo ››, renseigne certaines sources. Pour cet album, il a collaboré avec un arrangeur de son capverdien Manu Lima. Une année plutard, soit en Août 1989, Koffi Olomide sort son autre album Elle et moi qui est dédiée à sa fille Minou. ‹‹ Dans cet album, Koffi joue de la guitare et de la basse. Le Tcha Tcho prend une nouvelle connotation. Le son et le rythme sont plus modernes, l’animation propre à la musique congolaise s’affirme davantage ››, indique l’histoire.
Koffi sera encore victime d’une fausse rumeur selon laquelle il serait arrêté en France avec de la drogue. C’est l’un de ses proches, Laudert, qui dément cette fausse alerte à la télévision.
Koffi Olomide et son apogée
En 1994, Koffi Olomide décroche son premier disque d’or pour son album Noblesse oblige. Il devient donc une figure emblématique de la musique en Afrique avec son propre style le Tcha-Tcho. Cet album sorti en 1993 a été vendu en plus de 100.000 exemplaires. Koffi nomma ainsi ses fans les koffiettes et les koffiphiles.
Quatre ans plutôt (1990), il publia l’album Les prisonniers dorment qui est placé en première position dans l’émission Canal tropical de Gilles Obringer sur RFI. Notons que le public s’était montré un peu déçu car, il s’attendait à la suite de l’album Elle et moi rendu public en 1989.
En 1991, il est élu meilleur compositeur, Les prisonniers dorment, meilleur album de l’année. En 1992, il publie deux albums consécutifs. D’abord en Février, Haut de gammes, un album très apprécié. En suite, en Septembre, son groupe Quartier Latin sort son premier album Pas de faux pas.
‹‹ Il enchaîne des tournées à travers le continent et est invité à jouer au palais présidentiel du Gabon par le président Omar Bongo Ondimba et durant la campagne présidentielle congolaise par le président Dénis Sassou Nguesso ››, apprend-on.
Le deuxième album de son groupe est intitulé Magie. Les clips de cet album sont tournés aux États-Unis d’Amérique et en France. Il se produit en spectacle au Parc des expositions de la porte de Versailles, en fin Octobre 1994 et bénéficie d’un grand triomphe parisien. Son groupe Quartier Latin et lui sont classés à la 6e place des ventes de la FNAC à Paris, à la fin du mois de Novembre. Sacré meilleur chanteur et auteur du meilleur clip, le 10 décembre 1994, en Abidjan, lors des Africar Music Awards, Koffi Olomide termine l’année avec un grand enthousiasme en faisant danser ses fans toute la nuit de Noël au fameux Aquaboulevard de Paris.
Koffi Olomide sort son autre album V12 en octobre 1995 qui sera vendu en plus de 100.000 exemplaires et qui deviendra son deuxième disque d’or. Il travaille avec Papa Wemba en 1996 pour sortir l’album Wake Up qui constitue une forme de réponse à ceux qui pensaient que les deux chanteurs étaient en conflit.
Le troisième album du groupe Quartier Latin sort en 1997. Et à la même année, il sort un autre album Loi, un générique qui marquera le Ndombolo et qui fera bouger toute l’Afrique à la fin des années 1990 jusque dans les années 2000. Avec plus de 100.000 exemplaires, l’album devient un disque d’or.
Le 31 décembre 1998, il publie avec son groupe l’album Droit de Véto. Il se produit à l’Olympia de Paris, le 29 Août de la même année, et le 7 novembre, au Zénith de Paris (où il réunit plus de 7.000 personnes). Il joua aussi au Brixton Academy pour la première fois. ‹‹ Une fois après avoir joué son concert à l’Olympia de Paris à guichets fermés, il remporte le prix du meilleur artiste d’Afrique centrale pour la première fois aux Kora Awards ››, rapporte des sources.
Faisant hommage aux attentats des Ambassades américaines en Afrique du 7 Août 1998, il sortit l’album intitulé Attentat en novembre 1999 qui devient un disque d’or avec plus de 100.000 exemplaires vendus. L’album est enregistré à Paris et en Afrique du Sud.
Aujourd’hui, Koffi Olomide est une légende de la musique congolaise au regard de son cursus musical. Et pour témoigner sa suprématie d’un artiste légendaire, ce dernier à sortir son dernier album intitulé “Légende” qui a connu la collaboration des plusieurs artistes de la scène internationale.
Égide Ombum
