C’est une déclaration qui a fait l’effet d’une bombe. Le nouveau vice-premier ministre et ministre du Budget, Adolphe Muzito, a révélé que la dette extérieure de la République Démocratique du Congo s’élèverait aujourd’hui à environ 16 milliards de dollars. Une révélation qui relance le débat sur la gestion des finances publiques et la trajectoire économique du pays.
Pour de nombreux Congolais, ce chiffre évoque un douloureux retour en arrière. Entre 2004 et 2010, la RDC avait pourtant réalisé un effort colossal pour sortir de l’asphyxie financière. Grâce à l’Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), le pays avait vu sa dette passer de 13 milliards à 2,9 milliards de dollars, atteignant ainsi le tant attendu point d’achèvement en 2010.
Ironie du sort, cette performance avait été enregistrée sous le mandat d’Adolphe Muzito lui-même, alors Premier ministre sous Joseph Kabila. Aujourd’hui, le même homme revient au gouvernement et dresse un constat alarmant : en une décennie, les engagements extérieurs de la RDC ont été multipliés par plus de cinq.
La question qui taraude désormais les esprits est celle-ci : la RDC est-elle condamnée à reproduire les mêmes erreurs ? En l’absence d’une discipline budgétaire rigoureuse et de mécanismes de transparence, le pays pourrait bien retomber dans les pièges d’un endettement massif, avec des conséquences sociales et économiques potentiellement dévastatrices.
Alors que le gouvernement de Félix Tshisekedi est déjà sous pression face aux défis sécuritaires et sociaux, cette révélation vient ajouter une couche d’inquiétude sur la viabilité financière de l’État congolais.
