L’Association des Anciens Séminaristes de Laba (Asela asbl) a lancé un vibrant appel pour exiger la libération « immédiate et inconditionnelle » de Maître Médard Palankoy Lakwas, avocat enlevé il y a près de trois mois dans des conditions dénoncées comme illégales.
Les faits remontent en date du 14 mars dernier vers 11 heures, Maître Palankoy a été arraché de son cabinet à Kinshasa par des hommes armés se réclamant de la Garde Républicaine, sans mandat ni réquisition du Procureur. Son collaborateur, Mayila Makok Gratien, venu s’enquérir de son sort, a également été retenu. Selon l’ASELA, l’avocat serait détenu dans un lieu tenu secret, privé de tout contact avec sa famille, son médecin ou un magistrat, en violation des principes constitutionnels et internationaux.
Dans une lettre écrite publiée jeudi 12 juin, ces anciens séminaristes de Laba dénoncent des atteintes multiples à la législation congolaise et internationale, notamment, la violation de l’inviolabilité du cabinet d’avocat (sanctuaire protégé par la loi); Le non-respect des articles 17 à 19 de la Constitution congolaise garantissant les droits à un procès équitable; La méconnaissance de la Déclaration universelle des droits de l’homme (articles 9 et 10) et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Cette association rappelle que seul le Procureur général près la Cour d’Appel peut ordonner l’arrestation d’un avocat inscrit au barreau, conformément à l’Ordonnance-loi de 1979.
Aors que la RDC vient d’être élue membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU (2026-2027) et à la Commission des droits de l’homme, l’Asela craint qu’une « justice à géométrie variable » ne ternisse l’image du pays et n’entrave l’État de droit promu par le président de la République.
Par ailleurs, l’ASELA exige la libération immédiate de Maître Palankoy et de son collaborateur. À défaut, leur présentation devant un juge avec accès à une défense légale et la restitution des biens confisqués lors de l’arrestation.
« L’arbitraire et l’abus d’autorité doivent être congédiés de l’imaginaire collectif congolais », insiste Rufin Kitoko Nyamankoy, président de l’association. La balle est désormais dans le camp des autorités judiciaires et politiques.
